sève matinale
Entre quelques murs
et sous le tapis de sol
collé au fond de mon coeur
Le rouleau tapisse ma place
d’une douceur printanière
Amer
qui me laisse le goût âpre d’une fleur
La tige coincée entre une ou deux
dents
Je lime la racine saisonnière
comme je mords dans nos mâtinées
Aimante
c’est sans plus aucuns pétales
que je sème
Le pollen étouffant
Contre le tapis sourd
qui colle à nos peaux.
Le printemps transpire dans sa froideur
tout ce qui fera pousser au coin de ma lèvre
une petit feuille
qui roule encore pâle sur elle même
c’est fragile pourtant c’est la place du
Mot.
Alors d’un coup de langue
je cueille ma peau
Et je laisse se développer
La petite pousse sous les os
qui pousse et annonce
que ce printemps sera le dernier été
parce que la chlorophylle sèche plus vite
quand tu tranches ma cime
à coup de souffle coupé.
