comment 0

WETTERBERICHT #20

Sans titre de décembre

Sous mon anorak de papier
La larme froissée
La bouche brisée de venir ensevelir encore une fois
tous les édredons de pensées
sous un matelas
détresse aux petits pois
angoisse des petits plats

Sur un marteau d’argent
Sur une peau de savant
qui sous sa douceur épiderme
irrite les naufrages.

Les fenêtres sont gelées
Et sous les parpaings
La pluie ne finit plus de tomber.
Alors les flots coulent
La vie joue
son rôle de grande soeur moderne

touche, coule, effleure chaque modèles
soigneusement montés emboîtés & encastrés
L’un dans l’autre
Tant que le linceul ensevelira un corps
quelque peut nu
qui mériterai seulement d’être vu
à sa guise
à sa mise

Derrière une énième ombre soumise

Sous chaque pleur une peau de chagrin
sous chaque lenteur une pire peur du lendemain

Un nuage coule
Une vie accoste

près d’un rivage amer
La mouette au bec
La larme dans le sac
un embarcadère accuse tous les coups
de minuit des heures passées
à fouler le sol plein des voies lactées
dans un ciel encore trop pâle
pour que mes pupilles puissent s’y reposer.

https://theyareguttingabodyofwater.bandcamp.com/track/63-skies
don’t forget to gaze at your shoes

comment 0

HORS SERIE D’ETE #4

all this happened, more or less

prologue:
qui est la mouette?

oui,

tout cela est arrivé, plus ou moins,
la pointe d’un cheveux m’a piqué droit là où je n’avais pas de place ,
je pensais
Tout cela est arrivé, plus ou moins,
sans que je sache
quelle voix se mettra en sourdine.
Tout cela arriva doucement,
plus ou moins ma bouche entre les dents
ta bouche entre mes doigts
mon coeur qui vole en éclat
alors n’importe quel voilier déjeunera au port ce soir.

La tablette en bois couverte de miettes
qui raconte que
oui
tout cela est arrivé, du moins plus que je ne le pensais.
Chaque coquille froissée en témoigne
chaque été qui passe s’éloigne et pourtant
oui je vous assure
la verdure de chaque algue qui constitue ma profonde tristesse n’osera jamais faire taire
mes épaules qui durcissent pour porter la lourdeur de mes songes épaississent

Alors avec le dos de la cuillère, je craquèle toutes les reines brûlées,
jusqu’à réduire en bout de cendre ma peur de manger


Je suis la mouette qui déjeunera au port ce soir
Comme une tartine seule un peu tard, refroidi sous nos soleils blafards.
Tout cela est arrivé, un peu plus que moins même
ça je vous l’assure, plus ou moins.

La sourdine salée que l’on déroule sous l’opercule s’autorise à prendre voix
et dans le port là bas les petites mouettes volent en éclat.
Pare-brise assoiffé
Les pieds dans l’eau les mains au sable
je tamise mes derniers pleurs
Alors au milieu du repas je quitte la table
repasse la boucle d’un cheveux sous mes paupières exquises
et cette
petite
brise me souffle encore tout bas

Tout cela est arrivé, plus ou moins,
Moins plus que tout et pourtant
pour rien au monde je ne pourrai plus voir le moindre moins
s’emparer de ça tout au plus.

Je me relèverai, puce, plus la peur de manger
moins qu’un grand plongeon.

Les mouettes volent au plus bas ce soir
Mon coeur est las, va savoir
pourquoi tout cela arrivera sans cesse.
Je cesse les vagues à coup de miettes
et chaque tranche sous mes pieds craquelle qu’aujourd’hui
la marée baisse
mes dents posent leurs dents sur mes genoux à demi nus
mes ongles de velour pèlent ma petite peau à vue
et les mouettes cesseront leur vol ce soir.
Non,
peut être que tout cela est arrivé oui
mais c’est les bras au ciel
que je vous expliquerai à jamais
d’où vient cette innocence des soirs d’été.

La solitude des songes collés sous mon front
comme la froideur de la crème so dans le creux de mon coude.
Tour cela est arrivé, plus ou moins, c’est la seule chose que mon silence encore trop lourd
ne cesse de me murmurer.


Epilogue:
c’est la fin de l’été
ce parfum d’été que je chéris
et je larme déjà la mélancolie
petite pleine et son verger

comment 0

HORS SERIE D’ETE #3

Mazzy Star & petits biscuits

Prologue:
J’écris en vert parce que c’est le seul crayon qu’elle a

tout ce qu’il y a ?
juste une fenêtre
vide de carreaux à combler
une humeur aqueuse à nourrir
une course folle contre les souvenirs gris
qui demain
ne seront plus que de la pluie soluble
aussi soluble qu’un grain de café
que tu as oublié de prendre ce matin
pour faire passer la pilule arrive
prête à me griffer dans le dos.

Mais la douceur de l’été
ne va et vient pas sans parler
d’un océan d’eau tiède et détrempé qui me réchauffe
une fois de plus

un genoux controversé

Alors la vague me porte sous la nuque
Me molusque une fois de plus
pour me projeter contre mon gré.

toute cette guérison
c’est comme un petit biscuit figue et son
coincé entre mon coeur
là où toi aussi
tu me laisses une marque de douceur , pas de douleur cuite
juste la lèvre à roulettes
sur la planche de l’épaule
et les chevilles à nues que tu empoignes,
c’est une vague un été
un vide si doux que je ne veux plus combler

petite coquillage
tout petit perle


Quand j’entrouvre nos mains avec l’envie simple
c’est dans un creux que de temps à autre
je me perdrais
Adoucis
Adoucis

La vague soulève le coeur aussi
Un été, une algue, du Mazzy Star et des petits biscuits.
Ca miette sur les rebords chauds du bassin
d’une piscine ou du mien
la main tendue pour la température
le plus petit doigt en jugera.
Il ne fait ni chaud ni froid
un courant de lumière,
une main qui se sert
d’un nouveau verre d’eau

Et aujourd’hui encore on n’annonce pas de pluie, pas
de pluie du tout
Mais pas une seule goutte
qui viendrait voler
La semence des après midis d’été
Juste le vent à nouveau
qui envole les boucles sur un bout de peau
quelque part entre nos mondes et sous le parallèle de nos pensées
une petit pousse prend une vie
une vague simple

c’est l’été encore l’été toujours
l’été et sous sa douceur encore une miette un grain de pluie
Mazzy Star & petits biscuits.





comment 0

HORS SERIE D’ETE #2

(please read this with the saddest song about sunshine that you know and try to imagine how your body is floating across the waviest ocean that lives on earth and beyond )

DE LA NUDITE D’UNE TARTINE D’ETE

Comme si à travers la feuille des arbres
l’ombre habitait son visage
Et que sous un sable un peu trop cuit
  son dos craquelait sur un grain sec
  qui lui griffe la colonne
Et ça lui fait l’effet d’une main pinçante
  qui tire la peau
  mais douce aussi, grâce à sa bouche,
  Abricot

La planitude d’une tranche de pain
   un peu chaude 

Recouverte de miettes
terriblement côtes à côtes
engluées d’une sueur froide
  pêche abricot

C’est l’été.



Je suis sur un par terre
Une terre,
Un seuil
Un corps qui sépare
embarcadère de départ
qui dépouille mes poches que je retourne
    une part de tarte
    et quelques miettes

C’est l’été 

une paupière se ferme
un poisson chante
sans que je sache ma peau se délisse
sa main se glisse
sur une petite poche qui contient
le musc le gingembre
   là entre mes poitrines
   là où l’été siffle nos lèvres
Les doigts s’effilent 

un peu,   

le temps que le ponton creuse une souche
à l’arbre de notre fuite.

Un bout d’eau froide
tâche ma robe d’une seule larme
la gêne de voir un départ partagé
  Potager aromatique
  d’une mer céleste vers cette autre rive cachée
  La vague est calme, 
pourtant le sable est chaud

Le bruit d’un sol qui grouille s’est tue
pour le moment

Tartines sablées enlacées
une confiture de fleur
qui sépare ses pétales
comme on tirerai la langue d’une tige
timide
jusqu’à ce qu’elle se détache
Un habit froissé  contre mon dos
Comme on laisse une chemise en triangle
 sur une chaise
le soir déjà trop tard.

La confiture chaude a coulé
Une petite tâche sur une enveloppe déserte
  d’une lettre sans nom qui ressemble plutôt
À un mot laissé sur le ventre rond d’une table en bois
quelque part entre la cuisine et le seau d’au revoir

Le cou se serre
et sa voix part
Le tremblement des corps
ne démêlera plus les voiles tissées qui soufflent seule
Et font voler un cheveux sauge
À l’angle de ce qui nous attend.
Là,
sur un point de ton visage
sur le point mauve
de la confiture encore chaude une petite
brise
calme laisse une empreinte
sur l’encreur de nos bouches 

ce petit bout de texte a été lu lors de la Lesebühne du Réseau des Autrices Francophones de Berlin,
le 08 juillet 2022. Il faisait chaud et il pleuvait aussi, un peu des deux.

comment 0

HORS SERIE DE PRINTEMPS #1

la sage pousse (poème sensible)

un souffle court
grimpe
du haut du dos
jusqu’en plein coeur

une fleur simple
sans être âpre

juste sereine

qui cueille
un pollen abasourdi
de rêver encore de toi

Epilogue:
ce ne sont ni des pommes ni des citrons qui s’allongent en quinconce
mais bien ma nuque qui s’allonge entre ces bras

comment 0

WETTERBERICHT #19

sève matinale

Entre quelques murs
et sous le tapis de sol
collé au fond de mon coeur
Le rouleau tapisse ma place
d’une douceur printanière

Amer

qui me laisse le goût âpre d’une fleur
La tige coincée entre une ou deux
dents
Je lime la racine saisonnière
comme je mords dans nos mâtinées

Aimante
c’est sans plus aucuns pétales
que je sème
Le pollen étouffant
Contre le tapis sourd
qui colle à nos peaux.

Le printemps transpire dans sa froideur
tout ce qui fera pousser au coin de ma lèvre
une petit feuille
qui roule encore pâle sur elle même
c’est fragile pourtant c’est la place du
Mot.

Alors d’un coup de langue
je cueille ma peau
Et je laisse se développer
La petite pousse sous les os
qui pousse et annonce
que ce printemps sera le dernier été
parce que la chlorophylle sèche plus vite
quand tu tranches ma cime
à coup de souffle coupé.

comment 0

WETTERBERICHT #18

sans titre

j’écris quelques lignes
qui lissent mon encre
comme si une petite

pluie

venait entourer nos yeux fins
entre les cils, quelque part
où l’on aime pas vraiment
que ça coule
pourtant

La larme ne se trompe jamais
quand les nuages sont
pluvieux.

comment 0

WETTERBERICHT #17

ecken und kanten

comme si
un grain de poivre vert
en venait
à étouffer
quelques de mes pleurs
un peu
La gorge sèche
un peu
et la tristesse et la tristesse

Un bout de page
Fait un coin
quelque part en haut de ma tête
et s’arrête pour diluer
une pensée à l’eau froide

Et dans un carnet un peu triste,
tous ces petits carreaux
Anglent
Tes lèvres sur les nôtres.

Epilogue:
(être sous une averse, seule avec toi autour)

comment 0

WETTERBERICHT #16 TEIL 2

when we fall (2/2)

une fuite sans nom
qui souligne nos regards
comme une flaque seule
percée au fond de ta baignoire

et je goûte
Tes envies qui sont les miennes
parce que sur un toit ou sur un autre
tous les mêmes ciels se mélangent

C’est
un peu
comme ci
des fois
Les tuiles s’adoucissaient
Quand on glisse l’un sur l’autre 

Et que depuis hier la pluie était déjà sèche
avant même d’être tombée 

Epilogue:
(toi) (…) (…) 

comment 0

WETTERBERICHT #16 TEIL 1

when we fall (1/2)

On ne choisi pas
de tomber d’un ciel ou d’un autre
de glisser tête baissée 

À travers les poches trouées des autres 

On ne choisi plus
de quel côté la chute
raccommodera nos pantalons
tant qu’il pleut tant qu’il pleure
finalement d’un mur à l’autre
les coudes qui se rayent 

C’est plus très long

Et si mon visage craquelle le bitume
s’abandonne seul au par terre froid
C’est que sous mes joues presque griffées 

une petite peau morte 

toute

petite 

ne se console pas

Epilogue:
(Depuis hier, la pluie est déjà sèche avant même d’être tombée)