Sous mon anorak de papier La larme froissée La bouche brisée de venir ensevelir encore une fois tous les édredons de pensées sous un matelas détresse aux petits pois angoisse des petits plats
Sur un marteau d’argent Sur une peau de savant qui sous sa douceur épiderme irrite les naufrages.
Les fenêtres sont gelées Et sous les parpaings La pluie ne finit plus de tomber. Alors les flots coulent La vie joue son rôle de grande soeur moderne
touche, coule, effleure chaque modèles soigneusement montés emboîtés & encastrés L’un dans l’autre Tant que le linceul ensevelira un corps quelque peut nu qui mériterai seulement d’être vu à sa guise à sa mise Derrière une énième ombre soumise
Sous chaque pleur une peau de chagrin sous chaque lenteur une pire peur du lendemain
Un nuage coule Une vie accoste près d’un rivage amer La mouette au bec La larme dans le sac un embarcadère accuse tous les coups de minuit des heures passées à fouler le sol plein des voies lactées dans un ciel encore trop pâle pour que mes pupilles puissent s’y reposer.
tout cela est arrivé, plus ou moins, la pointe d’un cheveux m’a piqué droit là où je n’avais pas de place , je pensais Tout cela est arrivé, plus ou moins, sans que je sache quelle voix se mettra en sourdine. Tout cela arriva doucement, plus ou moins ma bouche entre les dents ta bouche entre mes doigts mon coeur qui vole en éclat alors n’importe quel voilier déjeunera au port ce soir.
La tablette en bois couverte de miettes qui raconte que oui tout cela est arrivé, du moins plus que je ne le pensais. Chaque coquille froissée en témoigne chaque été qui passe s’éloigne et pourtant oui je vous assure la verdure de chaque algue qui constitue ma profonde tristesse n’osera jamais faire taire mes épaules qui durcissent pour porter la lourdeur de mes songes épaississent
Alors avec le dos de la cuillère, je craquèle toutes les reines brûlées, jusqu’à réduire en bout de cendre ma peur de manger
Je suis la mouette qui déjeunera au port ce soir Comme une tartine seule un peu tard, refroidi sous nos soleils blafards. Tout cela est arrivé, un peu plus que moins même ça je vous l’assure, plus ou moins.
La sourdine salée que l’on déroule sous l’opercule s’autorise à prendre voix et dans le port là bas les petites mouettes volent en éclat. Pare-brise assoiffé Les pieds dans l’eau les mains au sable je tamise mes derniers pleurs Alors au milieu du repas je quitte la table repasse la boucle d’un cheveux sous mes paupières exquises et cette petite brise me souffle encore tout bas
Tout cela est arrivé, plus ou moins, Moins plus que tout et pourtant pour rien au monde je ne pourrai plus voir le moindre moins s’emparer de ça tout au plus.
Je me relèverai, puce, plus la peur de manger moins qu’un grand plongeon.
Les mouettes volent au plus bas ce soir Mon coeur est las, va savoir pourquoi tout cela arrivera sans cesse. Je cesse les vagues à coup de miettes et chaque tranche sous mes pieds craquelle qu’aujourd’hui la marée baisse mes dents posent leurs dents sur mes genoux à demi nus mes ongles de velour pèlent ma petite peau à vue et les mouettes cesseront leur vol ce soir. Non, peut être que tout cela est arrivé oui mais c’est les bras au ciel que je vous expliquerai à jamais d’où vient cette innocence des soirs d’été.
La solitude des songes collés sous mon front comme la froideur de la crème so dans le creux de mon coude. Tour cela est arrivé, plus ou moins, c’est la seule chose que mon silence encore trop lourd ne cesse de me murmurer.
Epilogue: c’est la fin de l’été ce parfum d’été que je chéris et je larme déjà la mélancolie petite pleine et son verger
Prologue: J’écris en vert parce que c’est le seul crayon qu’elle a
tout ce qu’il y a ? juste une fenêtre vide de carreaux à combler une humeur aqueuse à nourrir une course folle contre les souvenirs gris qui demain ne seront plus que de la pluie soluble aussi soluble qu’un grain de café que tu as oublié de prendre ce matin pour faire passer la pilule arrive prête à me griffer dans le dos.
Mais la douceur de l’été ne va et vient pas sans parler d’un océan d’eau tiède et détrempé qui me réchauffe une fois de plus
un genoux controversé
Alors la vague me porte sous la nuque Me molusque une fois de plus pour me projeter contre mon gré.
toute cette guérison c’est comme un petit biscuit figue et son coincé entre mon coeur là où toi aussi tu me laisses une marque de douceur , pas de douleur cuite juste la lèvre à roulettes sur la planche de l’épaule et les chevilles à nues que tu empoignes, c’est une vague un été un vide si doux que je ne veux plus combler
petite coquillage tout petit perle
Quand j’entrouvre nos mains avec l’envie simple c’est dans un creux que de temps à autre je me perdrais Adoucis Adoucis La vague soulève le coeur aussi Un été, une algue, du Mazzy Star et des petits biscuits. Ca miette sur les rebords chauds du bassin d’une piscine ou du mien la main tendue pour la température le plus petit doigt en jugera. Il ne fait ni chaud ni froid un courant de lumière, une main qui se sert d’un nouveau verre d’eau
Et aujourd’hui encore on n’annonce pas de pluie, pas de pluie du tout Mais pas une seule goutte qui viendrait voler La semence des après midis d’été Juste le vent à nouveau qui envole les boucles sur un bout de peau quelque part entre nos mondes et sous le parallèle de nos pensées une petit pousse prend une vie une vague simple
c’est l’été encore l’été toujours l’été et sous sa douceur encore une miette un grain de pluie Mazzy Star & petits biscuits.
(please read this with the saddest song about sunshine that you know and try to imagine how your body is floating across the waviest ocean that lives on earth and beyond )
DE LA NUDITE D’UNE TARTINE D’ETE
Comme si à travers la feuille des arbres l’ombre habitait son visage Et que sous un sable un peu trop cuit son dos craquelait sur un grain sec qui lui griffe la colonne Et ça lui fait l’effet d’une main pinçante qui tire la peau mais douce aussi, grâce à sa bouche, Abricot
La planitude d’une tranche de pain un peu chaude
Recouverte de miettes terriblement côtes à côtes engluées d’une sueur froide pêche abricot
C’est l’été.
Je suis sur un par terre Une terre, Un seuil Un corps qui sépare embarcadère de départ qui dépouille mes poches que je retourne une part de tarte et quelques miettes
C’est l’été
une paupière se ferme un poisson chante sans que je sache ma peau se délisse sa main se glisse sur une petite poche qui contient le musc le gingembre là entre mes poitrines là où l’été siffle nos lèvres Les doigts s’effilent
un peu,
le temps que le ponton creuse une souche à l’arbre de notre fuite.
Un bout d’eau froide tâche ma robe d’une seule larme la gêne de voir un départ partagé Potager aromatique d’une mer céleste vers cette autre rive cachée La vague est calme, pourtant le sable est chaud
Le bruit d’un sol qui grouille s’est tue pour le moment
Tartines sablées enlacées une confiture de fleur qui sépare ses pétales comme on tirerai la langue d’une tige timide jusqu’à ce qu’elle se détache Un habit froissé contre mon dos Comme on laisse une chemise en triangle sur une chaise le soir déjà trop tard.
La confiture chaude a coulé Une petite tâche sur une enveloppe déserte d’une lettre sans nom qui ressemble plutôt À un mot laissé sur le ventre rond d’une table en bois quelque part entre la cuisine et le seau d’au revoir
Le cou se serre et sa voix part Le tremblement des corps ne démêlera plus les voiles tissées qui soufflent seule Et font voler un cheveux sauge À l’angle de ce qui nous attend. Là, sur un point de ton visage sur le point mauve de la confiture encore chaude une petite brise calme laisse une empreinte sur l’encreur de nos bouches
ce petit bout de texte a été lu lors de la Lesebühne du Réseau des Autrices Francophones de Berlin, le 08 juillet 2022. Il faisait chaud et il pleuvait aussi, un peu des deux.
Entre quelques murs et sous le tapis de sol collé au fond de mon coeur Le rouleau tapisse ma place d’une douceur printanière
Amer
qui me laisse le goût âpre d’une fleur La tige coincée entre une ou deux dents Je lime la racine saisonnière comme je mords dans nos mâtinées
Aimante c’est sans plus aucuns pétales que je sème Le pollen étouffant Contre le tapis sourd qui colle à nos peaux.
Le printemps transpire dans sa froideur tout ce qui fera pousser au coin de ma lèvre une petit feuille qui roule encore pâle sur elle même c’est fragile pourtant c’est la place du Mot.
Alors d’un coup de langue je cueille ma peau Et je laisse se développer La petite pousse sous les os qui pousse et annonce que ce printemps sera le dernier été parce que la chlorophylle sèche plus vite quand tu tranches ma cime à coup de souffle coupé.
On ne choisi pas de tomber d’un ciel ou d’un autre de glisser tête baissée
À travers les poches trouées des autres
On ne choisi plus de quel côté la chute raccommodera nos pantalons tant qu’il pleut tant qu’il pleure finalement d’un mur à l’autre les coudes qui se rayent
C’est plus très long
Et si mon visage craquelle le bitume s’abandonne seul au par terre froid C’est que sous mes joues presque griffées
une petite peau morte
toute
petite
ne se console pas
Epilogue: (Depuis hier, la pluie est déjà sèche avant même d’être tombée)