all this happened, more or less
prologue:
qui est la mouette?
oui,
tout cela est arrivé, plus ou moins,
la pointe d’un cheveux m’a piqué droit là où je n’avais pas de place ,
je pensais
Tout cela est arrivé, plus ou moins,
sans que je sache
quelle voix se mettra en sourdine.
Tout cela arriva doucement,
plus ou moins ma bouche entre les dents
ta bouche entre mes doigts
mon coeur qui vole en éclat
alors n’importe quel voilier déjeunera au port ce soir.
La tablette en bois couverte de miettes
qui raconte que
oui
tout cela est arrivé, du moins plus que je ne le pensais.
Chaque coquille froissée en témoigne
chaque été qui passe s’éloigne et pourtant
oui je vous assure
la verdure de chaque algue qui constitue ma profonde tristesse n’osera jamais faire taire
mes épaules qui durcissent pour porter la lourdeur de mes songes épaississent
Alors avec le dos de la cuillère, je craquèle toutes les reines brûlées,
jusqu’à réduire en bout de cendre ma peur de manger
Je suis la mouette qui déjeunera au port ce soir
Comme une tartine seule un peu tard, refroidi sous nos soleils blafards.
Tout cela est arrivé, un peu plus que moins même
ça je vous l’assure, plus ou moins.
La sourdine salée que l’on déroule sous l’opercule s’autorise à prendre voix
et dans le port là bas les petites mouettes volent en éclat.
Pare-brise assoiffé
Les pieds dans l’eau les mains au sable
je tamise mes derniers pleurs
Alors au milieu du repas je quitte la table
repasse la boucle d’un cheveux sous mes paupières exquises
et cette
petite
brise me souffle encore tout bas
Tout cela est arrivé, plus ou moins,
Moins plus que tout et pourtant
pour rien au monde je ne pourrai plus voir le moindre moins
s’emparer de ça tout au plus.
Je me relèverai, puce, plus la peur de manger
moins qu’un grand plongeon.
Les mouettes volent au plus bas ce soir
Mon coeur est las, va savoir
pourquoi tout cela arrivera sans cesse.
Je cesse les vagues à coup de miettes
et chaque tranche sous mes pieds craquelle qu’aujourd’hui
la marée baisse
mes dents posent leurs dents sur mes genoux à demi nus
mes ongles de velour pèlent ma petite peau à vue
et les mouettes cesseront leur vol ce soir.
Non,
peut être que tout cela est arrivé oui
mais c’est les bras au ciel
que je vous expliquerai à jamais
d’où vient cette innocence des soirs d’été.
La solitude des songes collés sous mon front
comme la froideur de la crème so dans le creux de mon coude.
Tour cela est arrivé, plus ou moins, c’est la seule chose que mon silence encore trop lourd
ne cesse de me murmurer.
Epilogue:
c’est la fin de l’été
ce parfum d’été que je chéris
et je larme déjà la mélancolie
petite pleine et son verger
