Un pleur s’épaissi grandi puis s’affaisse se coule et se suffit Alors un autre le rejoint Une larme épaisse Un poignet serré Une morsure humide qui sèche
Mais sous une ombre cachée une pommade qui passe sa main gelée sous ma poitrine enflée
épilogue: (la peau d’un ventre reste souvent ensoleillée celle du dos on pourrait y tailler un sac)
il n’y a pas de mots pour décrire cette sensation que j’ai comme un sol brouillé sous l’épiderme La larme qui panse les brouillards victime des dernières pluies
Il y a quelques feuilles mortes qui crachent quand on leur marche dessus
Mais moi ce qui m’importe c’est cette vague de douleur quand je traverse cette mue.
J’écris une première page pour toi, pour que l’angoisse de la blancheur se tâche Dans mes mots pressés à nouveau dans tes bras pansés de nos blessures. Comme si toi et moi Nous n’avions vraiment plus peur Des ponctuations qui ne feront que dessiner un court silence
Entre ces phrases qui nous caressent Et ces lignes qui nous dessinent
Une langue à nous que seules nos dents nues sauront écouter.
RÜCKFAHRT VON DIESER KLEINEN INSEL DA AN DER OSTSEE
Ich erlebe die ewige Jugend des Moments. Die ewige Jugend dieses Moments kurzem und zerbrechlichen Moments
ein Moment der sich selbst zerbrechen kann wie ein Stöckchen der zwischen meinen Fingern bricht.
verschwommen
Zwischen heruntergelassen Fenstern von zu schnell fahrenden Autos bleibt mein Kopf stecken.
Gib mir Luft, Wellen und ein Schiff ich muss gegen den Strom deiner Lust segeln.
Ich habe mir doch noch ein paar regnerische Tage gewünscht nackt, Wie jede Sekunde die mich von dir entfernt
Mein Herz bleibt schön in meinem Anorak in vier Teile gefaltet ich laufe und laufe verschwommen ich laufe und laufe und denke an dich
In der anderen Tasche klebt meine Hand Und es fließt schon wieder
Meine nackte Wange Dieser Moment Wie heruntergelassene Sekunden zwischen unserer zu schnellfahrenden Lust Dieser Moment fließt schon wieder wieder ich laufe und laufe verschwommen ich laufe und laufe
Dieser Moment klebt in meiner gefalteten Hand Wie dieser Syltersoßefleck Auf deinem zerbrechlichen Anorak.
Si les flaques sont transparentes, C’est qu’il y a le sol de l’autre côté et sous cette vague morte et collante je me suis assise quelques minutes pour respirer. Il y a l’eau froide qui gonfle mes poumons Et quelques feuilles mortes qui viennent caresser mon regard qui n’a même plus pleuré
Alors j’attends que les gouttes s’égouttent et que mon pantalon sèche, Mais sous le tissus gelé, Mes jambes essorent un corps épuisé
Puise, puise Toute la forme rare d’un pleur au fond de ta poche trouée Car la peur n’oubliera pas un instant comment te faire transpirer
Les flaques lavent les fièvres pourtant mes lèvres sèchent ta voix Il y a de l’eau qui me glisse des doigts. Quelques feuilles mortes mordent mon pouls Quelques feuilles mortes déchirent mon cou Je me suis noyée un instant, le temps d’une courte angoisse Et grâce à mes rages blanches Je troublerai un jour la transparence d’une flaque.
Epilogue: Les semelles étanches n’empêchent pas les yeux inondés.
Les murs sont dépeints les couleurs sont parties. Il y a le reflet d’un miroir Derrière toi. Alors j’encadre tous les portraits tirés par un cheveux Et j’irrite Mes doigts secs aussi secs que le mur Et froids Comme quand on se colle la joue pour entendre le gros oeuf De l’autre côté La chaleur est à mourir Alors je perce une couche de plâtre Avec ma dent sciée En deux de ne plus te voir.
Epilogue: (Dehors je suis muette mais dedans ça me fait l’effet d’une craie sur un tableau)
il y a des soirs comme ce soir où l’on ne sent plus ses doigts passer à travers l’air et tout ce qu’on inspire par le nez se change en eau chaude qui faire cuire les poumons
Sehnsucht nach Wasser Das unbewusst in mir seine Quelle findet wasser Dass manchmal zu Nah an mir vorbeifließt Und die Schiffe nehmen keine Rücksicht mehr auf meine Seitenflügel Ich lasse sie laufen Langsam, Im Gegenstrom meines Anlaufs Kein Stein stolpert gegen uns Der Weg ist befreit Die Umleitung ist umgeleitet Doch ich wusste es schon « Der Weg zu Zweit ist halb so lang » Doch der Weg allein ist nicht so schmal Und es klopft in meiner Brust und es ruft in meine Lust Ich halte mich fest Das Leben ist doch ein Fest
Meine Fische sind befreit und sinken hinter meine Wellen Und es schubst sich in mir. Zu Nah am Wasser gebaut Zu stark klar für deine Augen Ich reiße den letzte Stück Tapete. Zwischen deine kleine Hände bluten meine Fische, du hast sie getötet Mein Herz halb geröstet brennt hinter meine Schuppen
There are two people sitting in a broken car willing to say I’m in love with you She opens the door to sip a bit of air fills her lungs with cold and emptiness There are two people sitting in this very broken car who just said I’m in love with you and tears are filling there lungs with kindness to She’s biting her arm to shut down the emptiness
There are two girls kissing under the redness of a traffic light And she’s biting the emptiness in her arm A guy is riding his bike with a fearless monster mask
But tears won’t wash out the rainy sunshine on her spotless mind
There are two people crying in a broken car and fears won’t wash away a kiss under a traffic light and behind the seat there is a melting candy bar
une écaille de pensée caille le lait qui couvre mes envies
ce n’est plus la gorge nouée que je crie ni avec les poings serrés que j’avance sur un sable humide. L’ombre de la pluie cache chaque pas sec
un jour plus qu’une morsure saura m’écouter plus qu’un pincement pour semer une vie de voile, de vague et de petite plante que l’on posera sur le rebord d’une fenêtre sans vitres.
Epilogue I: pas tous les courants d’air font mal à la gorge
Epilogue II: une conjonctivite ne s’attrape pas uniquement dans un wagon climatisé